Rencontre avec la famille Etellin !
Joseph Etellin
La famille Etellin
| | "Propriétaires mais pas châtelains pour autant !", cette petite phrase résume bien aujourd'hui l'esprit de la famille Etellin. Avec beaucoup de goût, au fil du temps, de patience et passion, ces amoureux de vieilles pierres ont restauré et réaménagé la tour et la maison-forte de Beauregard : patrimoine incontournable d'Aiton. "Venez à Beauregard, tout tourne autour de la tour...et du fleurissement !" Dans l'ancienne maison-forte Paul, le patriarche, Jeanine et Paul, belle fille et fils de Paul, Céline Etellin, petite fille, étudiante et Marie Edith Etellin, une proche cousine, nous apportent leur témoignage sur cette demeure qu'ils habitent depuis 1914. Sur la toile cirée de la cuisine, autour d'une tasse de café, la conversation s'engage, un peu comme autrefois pendant la veillée !...
Originaire de Fréterive, Jeanine de par son mariage avec Paul depuis 25 ans, explique également son coup de foudre pour le site et la maison-forte : "je ne m'en lasserai jamais !" Très posé, avec une certaine douceur dans la voix et le poids du vécu, Paul Etellin, le grand père raconte : "Au dessus d'une petite fenêtre, est gravée une date : 1595, celle de la construction de la maison-forte". La tour est un élément majeur de la maison-forte considérée comme une tour de surveillance au carrefour de la Maurienne et de la Combe de Savoie. Son accès se faisait par l'extérieur, contrairement à certaines tours où l'on utilisait des échelles pour passer à l'intérieur d'un étage à l'autre. La structure de l'édifice comportait, à la base de la tour une citerne, aux voûtes énormes, qui récupérait l'eau du |
toit. L'étage supérieur faisait office de grenier, le second de débarras et le troisième de pigeonnier. La tour a été construite avec des pierres en provenance des vignes d'Aiton et du tuf. On retrouve aussi la présence de quelques beaux embrasements et de boulins. En 1936, suite à un incendie, la rénovation a été faite par le grand père de Paul, Joseph. Au dessus du linteau de la porte principale de la maison-forte, une autre date 1836, indique probablement un autre aménagement.
Etudiante en gestion et valorisation du patrimoine culturel, Céline Etellin, nous donne avec beaucoup de fougue, ses impressions sur l'ensemble de l'édifice. "Déjà mon instituteur m'appelait" la comtesse de Beauregard ! J'ai toujours habité ici, c'est une maison normale !" A l'âge de 11 ans, Céline au cours de la sortie du livre de Jean Prieur "Aiton", prend conscience de l'intérêt d'habiter dans une maison-forte. Plus tard, avec ses copains et copines, elle ira dormir dans la tour sans enlever les fantasmes des souterrains ! De par ses études sur la valorisation du patrimoine, elle développe autour d'elle avec beaucoup d'énergie, la fibre culturelle. Cette transmission patrimoniale ne concerne pas uniquement architecture, monuments, mobiliers, objets, mais aussi les savoir-faire de toute une génération de métiers disparus de nos jours.
Paul, le grand père, avec fierté et sagesse, nous montre les vestiges d'une tour carrée accolée à la maison-forte. Comme si une page de l'histoire de la famille Etellin s'était définitivement tournée. Avec des étincelles de joie et d'espérance dans le regard, Céline, nous confie : "la tour sera toujours une tour, je ne sais pas si ma vie se fera définitivement à Aiton. J'ai un attachement à ma maison, au village, cela m'ennuierait qu'elle quitte la famille!".....
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