Pourquoi vacciner mon enfant contre la rougeole, les oreillons et la rubéole ?
La rougeole, les oreillons et la rubéole sont souvent des maladies sans gravité. Mais, dans le cas de la rougeole, elles donnent lieu parfois à des complications graves, voire mortelles. Par exemple, la panencéphalite subaiguë sclérosante survenant après la rougeole est cause de handicap mental irréversible ; la rubéole chez la femme enceinte peut engendrer des malformations graves de son enfant ; enfin, les oreillons peuvent induire des pertes d’audition chez l’enfant ou être cause de stérilité chez l’adolescent. Par ailleurs, la rougeole entraîne une fatigue générale durable et favorise les infections dans les mois qui suivent la maladie par une baisse temporaire de l’immunité. Or, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif contre la rougeole, ni contre la rubéole ou les oreillons. Vacciner contre ces maladies permet de les éviter.
Les complications sérieuses de la rougeole ne sont-elles pas réservées aux pays en développement ?
Les complications sévères de la rougeole sont effectivement beaucoup plus fréquentes chez les enfants malnutris des pays en développement, mais elles se produisent également dans les pays industrialisés. Avant la généralisation de la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, le nombre des décès dus à la rougeole en France se situait entre 15 et 35 tous les ans. Par ailleurs, la rougeole est très contagieuse. Elle se transmet très facilement, quelle que soient les conditions d’hygiène. En l’absence de vaccination, la rougeole affecte pratiquement chaque personne.
Mon enfant a déjà eu une première dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Cela ne suffit-il pas ?
Une seule dose suffira le plus souvent à protéger votre enfant contre ces trois maladies. Pourtant, il a été démontré qu’un petit nombre d’enfants ne fabrique pas d’anticorps après cette première dose, d’où la nécessité, pour être complètement protégé, de la deuxième dose recommandée dans le calendrier vaccinal. Si votre enfant ne reçoit qu’une seule dose de vaccin, il risque de contracter la rougeole, la rubéole ou les oreillons. Mais il pourra aussi contribuer à la résurgence d’épidémies en augmentant le nombre de personnes capables de transmettre la maladie.
On m’a dit qu’on pouvait attraper la rougeole même en étant vacciné : est-ce exact ?
Cela peut se produire, mais c’est un événement rare, car le vaccin contre la rougeole est très efficace et a permis de réduire de façon importante le nombre de cas de cette maladie. Cela peut se produire chez les enfants qui n’ont reçu qu’une seule dose de vaccin, d’où la recommandation d’administrer deux doses.
Le vaccin peut-il donner lieu à des effets indésirables ?
Les effets indésirables les plus courants sont une fièvre et une éruption cutanée bénigne pouvant ressembler à la rougeole et débutant 5 à 12 jours après l’injection.
Que met-on dans les vaccins contre la rougeole, les oreillons et la rubéole ?
Le principe de la vaccination consiste à injecter un antigène, c’est-à-dire à provoquer une réaction immunitaire protectrice de l’organisme sans provoquer la maladie. Les vaccins contre la rougeole, les oreillons et la rubéole contiennent des virus vivants atténués qui induisent une infection bénigne. Ils contiennent également des conservateurs et des stabilisateurs.
Et le fait que le vaccin contre la rougeole soit la plupart du temps combiné avec deux autres vaccins... Trois vaccins administrés en même temps, n’est-ce pas trop ?
L’avantage du vaccin combiné, c’est que votre enfant n’est piqué qu’une fois au lieu de trois. Or, l’association de ces trois vaccins n’altère en rien la réaction du système immunitaire, qui peut répondre simultanément à de nombreux antigènes. Répondre à plusieurs antigènes à la fois n’a pas de conséquences : le nouveau-né, par exemple, est d’emblée capable de réactions de protection contre les milliards d’antigènes qu’il rencontre dans l’environnement dans les heures qui suivent sa venue au monde. Avant même la naissance, l’être humain développe la capacité de réagir aux antigènes.
Mais on donne beaucoup plus de vaccins aux enfants aujourd’hui qu’autrefois !
Oui, le nombre de vaccins administrés au cours de l’enfance a augmenté et de nombreuses maladies de l’enfance sont ainsi évitées. Mais, aujourd’hui, les enfants reçoivent, avec chaque vaccin, moins d’antigènes que dans le passé. Cela est possible grâce à l’évolution technologique permettant de produire des vaccins avec des antigènes mieux sélectionnés, mieux purifiés, mieux tolérés, tout en étant aussi protecteurs.
Mon enfant est malade aujourd’hui ; est-il contre-indiqué de le faire vacciner ?
L’efficacité du vaccin et le risque d’effets indésirables ne varient pas pour un enfant souffrant d’une maladie bénigne telle que la fièvre, le rhume, la diarrhée ou une otite... En revanche, la réponse immunitaire de votre enfant peut, dans certains cas, être influencée par la présence d’une autre infection plus sévère. De toute façon, s’il est très fatigué, mieux vaut différer la vaccination de quelques jours. Demandez conseil à votre médecin traitant.
Et pourquoi ce vaccin n’est-il pas obligatoire ?
En France, seuls les vaccins contre la diphtérie ( depuis 1938), le tétanos ( depuis 1940), et la poliomyélite ( depuis 1964) sont obligatoires pour la population générale. Ces obligations ont été instituées à une période où les maladies infectieuses constituaient la première cause de mortalité. A partir des années 1960, on a assisté à une demande croissante de la population à participer aux décisions concernant sa santé. Cette évolution de notre société a orienté les autorités de santé vers la recherche d’une adhésion volontaire à la vaccination et aucun des nouveaux vaccins n’a été depuis rendu obligatoire pour la population générale. Cela ne signifie pas du tout que le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, comme tous les autres vaccins recommandés, soit moins utile ou moins efficace que les vaccins nobligatoires.
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