Dans la Rome Antique, à la construction de la voie Rome-Vienne, elle est l’une des plus fréquentées des Alpes. Reste de cette époque, une colonne élevée dédiée à Jupiter, et depuis le XIXème siècle, le buste de Saint-Bernard y remplace au sommet, celui du dieu suprême. Si le Col du Petit-Saint-Bernard constitue une réelle frontière entre états, il n'existe au demeurant entre la France et l’Italie, aucune barrière culturelle. On parle même d'identité commune entre la Vallée de la Tarentaise et le Val d’Aoste, au point que leurs histoires se confondent jusqu’en 1860, date de l’unification de l’Italie et du rattachement de la Savoie à la France.
Leur enclavement au coeur de l'arc alpin les a amenées à adopter le même style de vie, à parler des patois semblables, à bâtir des architectures identiques, à partager des conditions de vie similaires et connaître des évolutions touristiques parallèles... jusqu’à la langue, puisque l’usage officiel du français remonte à 1561 quand le Duc de Savoie, Emmanuel Philibert, l’imposa en Vallée d’Aoste et en Savoie. Aujourd'hui, dans les écoles du Val d’Aoste, les langues italiennes et françaises sont enseignées de la même façon et le bilinguisme est réel. Les liens qui les unissent sont tels que rien ne semble pouvoir les altérer.
Hiver 1984/85 : première Liaison entre la Thuile et la Rosière
Si la station de La Rosière a connu sa première saison hivernale en 1961 et La Thuile en 1948, c'est lors de l’hiver 1984/85 que la liaison La Rosière/La Thuile est réalisée grâce au télésiège “ Chardonnet ” et au téléski “ Bellecombe ” du côté français et au télésiège “ Belvédère ” du côté Italien.
1991 : un GEIE. Pour fédérer les moyens
Stations d’avant-garde, La Rosière et La Thuile vont saisir en 1991, l’opportunité de l’Europe pour unir leurs compétences et leur savoir-faire dans un seul et unique objectif : accélérer, et mieux encore, optimiser leur développement. Pour ce faire, elles ont créé un GEIE - Groupement Européen d’Intérêt Economique - nommé « Sud Montblanc ». Une première dans l’univers de la montagne et des sports d’hiver. Sa mission : fédérer les moyens et créer des synergies en vue d’améliorer, de diversifier et de promouvoir les produits proposés. Une initiative soutenue en 1991 par Michel Barnier alors Président du Conseil général de Savoie : " Le GEIE, premier du genre, fera des émules… car il réunit tous les atouts d’une alliance fructueuse : il puise dans les origines historiques, culturelles et humaines communes aux deux vallées, il mise sur une évidente complémentarité économique et touristique des deux stations et surtout il renoue les liens étroits qui ont toujours uni des pays et des hommes qui se ressemblent et qui depuis longtemps ont compris leur intérêt commun à vivre ensemble… ". Conscientes des réalités économiques du monde de la montagne, de la concurrence acharnée des stations mais aussi du passé culturel et humain qui les lient, La Rosière et La Thuile se sont données les moyens de leurs ambitions.
Treize ans plus tard, le résultat est à la hauteur de leurs espérances et de leurs convictions. Et les différents aménagements réalisés, avec le concours de partenaires européens et régionaux, sont là pour en témoigner :
- Une signalétique informatisée pour l’ensemble du domaine skiable.
- La création et le balisage des sentiers piétons à thèmes et VTT.
- Et enfin, le plus gros chantier, la modernisation du domaine skiable international
La Rosière/La Thuile, rebaptisé aujourd’hui « Espace San Bernardo », la preuve éclatante d’une réussite commune. Un magnifique site de dimension internationale, premier du genre en Europe (et le seul avec une station des Alpes du Sud à être relié à un domaine skiable italien), réparti sur 3 000 hectares, soit 150 kms de pistes entre 1 200 et 2 650 m d’altitude.
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