L’Institut des Sciences et de la Terre est une Unité Mixte de Recherche, portée par cinq tutelles : l’Université de Savoie, l’Université Joseph Fourier (Grenoble), le CNRS, l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR, ex Laboratoire Central des Ponts et Chaussées).
L’ISTerre est né en 2011 du regroupement de deux laboratoires : le Laboratoire de Géophysique Interne et Tectonophysique (LGIT) et le Laboratoire de Géodynamique des Chaînes Alpines (LGCA). Il est identifié comme le second laboratoire en Sciences de la Terre en France. L’ISTerre est l’une des quatre unités de recherche d’excellence qui constituent le laboratoire d’excellence OSUG@2020, retenu dans le cadre des Investissements d’Avenir. Ce laboratoire est implanté sur deux sites en Rhône-Alpes. La partie chambérienne, dirigée par Philippe Lesage, est localisée sur le campus scientifique du Bourget-du-Lac. Elle est rattachée à l’Unité de Formation et de Recherche du Centre Interdisciplinaire Scientifique de la Montagne (CISM). La partie grenobloise est située sur le campus de Saint-Martin-d’Hères et fait partie de l’Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG). Le laboratoire compte au total 110 chercheurs, 95 doctorants, et 52 ingénieurs, techniciens et personnels administratifs, dont 15 chercheurs et ingénieurs et 12 doctorants pour la partie chambérienne. L’ISTerre est organisé en neuf équipes de recherche et deux services, dont l’un d’observation. L’équipe de "géophysique des volcans" est concentrée sur le Bourget-du-Lac.
Les principaux thèmes d’interventions d’ISTerre à l’Université de Savoie sont la volcanologie, la sismologie, et la déformation de la croûte terrestre. De par les thématiques étudiées, l’ISTerre a une forte activité internationale. Spécificité du laboratoire, quatre volcanologues sont chercheurs à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), et travaillent en étroite collaboration avec les pays dits "du Sud", tels que le Pérou, le Mexique ou l’Indonésie. En matière de géophysique des volcans et d’estimation du risque volcanique, le laboratoire étudie, dans un but de recherche plutôt que de surveillance opérationnelle, la structure et la dynamique interne des systèmes volcaniques actifs. Plusieurs chantiers d’études sont menés dans le monde pour mieux comprendre ces systèmes. Ainsi, ISTerre est responsable du site instrumenté VELI (Volcans Explosifs Laboratoire Indonésien) appuyé par l’IRD et l’INSU, destiné à accroître les capacités d’observation et la recherche sur trois volcans situés en Indonésie (Mérapi, Semeru et Kelut). La sismologie est également un volet important de recherche pour l’ISTerre sur le site de Savoie Technolac. Le laboratoire s’intéresse à la physique des tremblements de terre et à la mécanique des zones de faille. L’espoir d’arriver un jour à une prédiction opérationnelle des catastrophes telluriques reste encore actuellement très mince, mais la compréhension des mécanismes conduisant à la genèse des séismes progresse constamment, allant de pair avec une meilleure quantification des niveaux de contrainte auxquels sont soumises les failles. Sur ces thématiques, l’ISTerre conduit plusieurs approches conjuguant géodésie et sismologie. Ainsi, les tremblements de terre ayant lieu en Californie, en Turquie, au Vénézuéla, mais aussi dans les Alpes, sont plus particulièrement étudiés par les chercheurs du laboratoire, à l’Université de Savoie, afin de mettre à jour les processus complexes impliqués dans la sismogenèse.
L’ISTerre conduit aussi des études sur l’érosion continentale et en particulier celle des chaînes de montagnes, pour mieux comprendre leurs principes de formation et d’évolution. Sur ce point, le laboratoire travaille actuellement au Pakistan, en Inde (Himalaya), en Albanie et dans les Alpes. L’équipe chambérienne travaille enfin sur la banquise en Arctique. Il existe une analogie forte entre la déformation de la croûte terrestre et celle de cette fine couche de glace, qui permet de transférer au domaine de la glaciologie et d’approfondire des méthodes géophysiques d’observation performantes. L’ISTerre, en collaboration avec le Laboratoire de Glaciologie et de Géophysique de l’Environnement de Grenoble, conduit ainsi des études sismologiques sur la banquise afin de comprendre comment celle-ci se fracture et perd de son épaisseur au fil des années, une évolution fortement liée à celle du climat de la Terre.
L’ISTerre développe essentiellement ses programmes internationaux dans le cadre de projets ANR et de la communauté européenne. Le laboratoire a ainsi participé aux projets européens "Damocles" (2005-2009) sur l’étude de la banquise, et "Volume" sur les mouvements de magma dans plusieurs volcans actifs du continent.