Dimanche, 13 binômes hauturiers en route vers Salvador
C'est en tout début d'après midi dimanche que s'élanceront, pour cette huitième édition de la Transat Jacques Vabre, les treize équipages de multicoques pour une traversée de 4 340 milles. Rencontre avec des skippers et équipiers détendus et heureux de partir car les conditions météo seront " plutôt marrantes jusqu'au large de l'Espagne, après, cela risque de se compliquer entre les Canaries et le Cap Vert ", avance Lionel Lemonchois, très serein. A travers quatre armements, histoires circonstancielles et portraits croisés.
" Brossard ", une efficace amitié
" Je ne l'ai pas choisi, c'était juste une évidence, à chaque fois que Jacques monte à bord de Brossard il se passe quelque chose de bien, genre péter un record ". C'est dit, Yvan Bourgnon est fier de son équipier, Jacques Vincent. " C'est le meilleur barreur au monde, le plus formidable équipier de la planète tout simplement. Il a 25 ans d'expérience en multi, 30 transats, 8 tours du monde, dont trois de gagnés, à son actif. Pour moi, Jacques est la référence. Point barre. En plus, avant de partager cette passion pour la course au large nous étions déjà bons camarades dans la vie à terre et nos maisons sont voisines. Il a 10 ans de plus que moi, c'est presque un sage comparé à moi, il tempèrera ma fougue. Nous formons un couple idéal et notre bateau est au top ! ".
" Victorinox ", les Franco-Suisses en 50 pieds
Il y a plusieurs équipages Franco-Suisses sur la Transat Jacques Vabre. Celui qui court en 50 pieds multi se repère facilement, c'est le catamaran rouge aux couleurs de Victorinox. A bord, c'est simple, Pierre Dupuy a deux ans de moins que Dany Monnier, le millionnaire suisse skipper du bateau, donc, pour tout ce qui est un peu physique, c'est lui qui s'y colle. Pour le reste, le partage des tâches est (presque) équitable, sauf pour les repas quand Dany souffre du mal de mer ; Là encore, c'est Pierre qui s'y colle. " C'est notre deuxième transat Jacques Vabre ensemble, voilà près de 20 ans que nous nous connaissons. Nous partageons la même façon de voir cette course. L'essentiel pour nous c'est de finir et de faire du bon boulot. La classe est tellement peu homogène que notre objectif est en terme de temps pour traverser, soit 20 jours, si nous faisons moins, nous aurons gagné ".
" Gitana 11 ", les voisins de bureau
Aucune nécessité de chercher des compétences ailleurs puisqu'elles se trouvent réunies dans l'équipe. Telle pourrait être l'idée maîtresse qui a dirigé la démarche de l'armement Benjamin de Rothschild. Le vainqueur la Route du Rhum-La Banque Postale détaille les raisons d'une choix qui pour lui s'apparentait à l'évidence : " Tout s'est fait naturellement avec Yann (Guichard). Aucune pression de l'armement dans le choix de l'équipier. Et puis Yann est un superéquipier qui connaît le bateau. Il bosse toute l'année dessus et a déjà couru la Transat Jacques Vabre (le bateau était alors skippé par Frédéric Le Peutrec, l'équipage s'était classé deuxième en 2005) "
" Banque Populaire ", une association transfrontalière
Qu'il y a t-il de commun entre un Basque et un Vaudois ? La passion du multicoque. Pascal Bidégorry, le skipper de Banque Populaire, vainqueur de la dernière Jacques Vabre en compagnie de Lionel Lemonchois, a choisi son complice le Suisse Yvan Ravussin pour cette huitième édition. Ecoutons Yvan Ravussin, calme et précis, témoigner de ce mariage hauturier : " Notre histoire dépasse la passion technique que nous avons en commun. Depuis trois ans que je navigue avec Pascal s'est tissée une amitié solide. Disons qu'on s'appelle en dehors du métier, qu'on se voit aussi de temps à autre… On se ressemble sur certains points, nous sommes tous les deux passionnés par la construction, les innovations et la glisse ". Yvan Ravussin est régatier, coureur au large et constructeur. Il est l'aîné de Stève qui, lui, embarque sur " Groupama 2 " skippé par Franck Cammas.
|