Que sont les PCB ?
Les PCB, ou PolyChloroBiphényles, sont des dérivés chimiques chlorés plus connus en France sous le nom de pyralènes. Depuis les années 1930, les PCB étaient utilisés dans l'industrie pour leurs qualités d'isolation électrique, de lubrification et d'ininflammabilité. On les retrouvait comme isolants dans les transformateurs électriques et les condensateurs, comme lubrifiants dans les turbines et les pompes ou comme composants d'huiles, de soudures, d'adhésifs, de peintures et de papiers autocopiants. Les PCB persistent dans l'environnement à cause de leur faible biodégradabilité et sont peu solubles dans l'eau. Ils se sont accumulés progressivement dans les sols et les sédiments.
Quelle est leur toxicité ?
La toxicité aiguë des PCB est faible pour l'homme : une exposition accidentelle de courte durée aux PCB n'a pas de conséquences graves. Une exposition aiguë à forte dose est associée à des irritations de la peau (chloracné). Plus rarement, ont été observées des infections hépatiques, neurologiques, des bronchites chroniques, des maux de tête, des vertiges, des dépressions, des troubles de la mémoire et du sommeil, de la nervosité et de la fatigue, et de l'impuissance. Ces troubles sont, pour certains, réversibles. S'agissant des effets chroniques (exposition sur le moyen et le long terme), les PCB présentent divers effets néfastes chez l'animal, notamment toxicité pour la reproduction, immunotoxicité et cancérogénicité. Ils ont été classés en tant que substances probablement cancérogènes pour l'homme. Les effets sur les hormones thyroïdiennes et les conséquences possibles sur le développement du cerveau sont l'objet de discussions à l'heure actuelle. Outre ces possibles effets cancérogènes, les effets chroniques des PCB sont des dommages du foie, des effets sur la reproduction et la croissance.
Ces substances sont elles réglementées ?
Compte tenu de leur effet toxique, depuis 20 ans ces substances ne sont plus ni produites ni utilisées dans la fabrication d'appareils en Europe. En France, les pouvoirs publics ont imposé des mesures, nécessairement progressives pour tenir compte de la durée de vie et du nombre important des matériels (environ 500 000 recensés) :
- 1979 : interdiction de l'utilisation des PCB dans les applications ouvertes : encres, adhésifs, additifs et dans certaines huiles ;
- 1987 : interdiction de vendre, d'acquérir ou de mettre sur le marché des appareils contenant des PCB (transformateurs, condensateurs...)
- 2003 : Le plan national de décontamination et d'élimination des appareils contenant des PCB et PCT prévoit un calendrier de décontamination des appareils recensés au plus tard pour le 31 décembre 2010. Certains appareils contenant des PCB et PCT à faible concentration (moins de 500 milligrammes par kilogramme) peuvent être éliminés au terme de leur utilisation.
Aujourd'hui encore, certaines installations soumises à réglementation peuvent rejeter des émissions de PCB dans l'eau même si c'est en quantités faibles et contrôlées. Par ailleurs, les déversements sauvages d'appareils contenant des PCB (actes de vandalisme sur les transformateurs par exemple) ou, plus ponctuellement, le lessivage des sols pollués aux PCB restent encore des sources d'émission dans l'eau.
Comment l'homme se contamine-t-il ?
Très solubles dans les graisses, les PCB s'accumulent dans les tissus adipeux et se concentrent tout au long de la chaîne alimentaire. L'homme se contamine par l'ingestion d'animaux ou de produits d'origine animale contaminés, notamment le lait, les oeufs et les poissons. Les PCB sont ensuite stockés dans le tissu adipeux puis lentement éliminés dans les selles. Les poissons sont un des maillons de cette chaîne alimentaire où chaque animal transmet à un autre les polluants qu'il a pu ingérer.. En milieu aquatique, les PCB s'accumulent dans les sédiments et se fixent dans la matière grasse des poissons qui se contaminent par leur alimentation.
Quelles sont les normes fixées aux aliments en matière de PCB ?
Le règlement (CE) n° 1881/2006 de la commission du 19 décembre 2006 portant fixation de teneurs maximales pour certains contaminants dans les denrées alimentaires fixe des normes de concentrations maximales admissibles en dioxines /furanes /PCB de type dioxine, au-delà desquelles les denrées sont impropres à la consommation humaine. Pour les poissons, le taux maximum est de 8pg/g de chair de poisson.
Quels sont les poissons les plus susceptibles d'être contaminées ?
Entre autres paramètres, la contamination des poissons dépend de leur habitat, de leur alimentation et de la teneur de leur chair en matières grasses. Les espèces les plus sensibles sont celles qui vivent au contact des sédiments de fond (anguille, brème commune par exemple), les espèces carnassières, en raison de leur position en fin de chaîne alimentaire (brochet, sandre, silure) et les espèces les plus grasses, telles les ombles chevaliers, qui sont aussi préférentiellement "bio-accumulatrices".
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