La Becca - © Tristan Shu
| | "Si je n’avais pas appris chez Michel Husser, Régis Marcon, Marc Veyrat et Gilles Goujon, je n’aurais peut-être pas plongé autant dans ce métier et j’aurais peut-être fini sur les skis". A 30 ans, Antony Tempesta a raccroché les skis de compétition mais a gardé l’esprit d’excellence : "C’est mon côté sportif. On faisait des compétitions et on cherchait à être le meilleur. C’est la même chose dans nos cuisines, on va chercher à être le plus pointilleux possible, de façon à faire connaître ce qu’il y a de meilleur dans la cuisine savoyarde". Depuis six ans |
maintenant, il tient le restaurant La Becca, entouré d’une équipe efficace et soudée. Des gens de la montagne, chaleureux et passionnés. L’hôtel restaurant familial est également distingué dans le Guide Michelin par un Pavillon Rouge et deux Fourchettes Rouges, mettant en avant le cadre, le confort et la qualité de l’établissement : un grand chalet savoyard, un intérieur simple mais confortable. Les skieurs s’y arrêtent volontiers pour déguster un repas savoureux entre deux pistes, les gourmets du soir apprécient l’atmosphère autour de la cheminée et la tranquillité du charmant hameau du Laisinant. Sur la route du col de l’Iseran, à l’entrée du Parc national de la Vanoise, le restaurant La Becca est en pleine nature et tient d’ailleurs son nom d’un sommet le surplombant, La Becca Blanche.
Cette étoile est l’aboutissement d’années de travail, d’autocritique et de remise en question. Au fil des ans, Antony a développé une véritable identité culinaire. Il travaille les produits de son terroir, sublime les saveurs de sa région. Quels que soient les ingrédients, il y a toujours une "connotation montagne". Toujours en quête d’améliorations, Antony maîtrise les techniques les plus modernes telles que la cuisson à basse température et surtout ne s’arrête pas aux règles établies. C’est un travail de recherche constant : "Pour faire ce métier, il faut être gourmand. Lorsqu’un ingrédient m’intéresse, je le travaille pour faire ressortir ses saveurs". La carte change régulièrement ; toutes les trois semaines, un nouveau menu est à découvrir. "Nos clients nous demandaient régulièrement comment ils pouvaient nous aider à obtenir cette étoile. Leurs nombreux courriers et la recommandation de Gilles Goujon ont très certainement décidé Michelin à venir tester notre cuisine. Un soir, une dame seule est arrivée au restaurant. En fin de repas, elle est venue se présenter". Très respectueux de l’environnement et amoureux de son terroir, Antony se fournit presque exclusivement auprès de petits producteurs régionaux. Ombles chevaliers et brochets du lac Léman qu’il se fait livrer chaque jour, châtaignes de Savoie… Il cuisine uniquement des produits frais. A La Becca, tout est préparé sur place, du petit-déjeuner au dîner. Il n’est pas rare également de trouver des fleurs de montagne dans son assiette ; préparées avec le plus grand soin, elles ne sont pas uniquement décoratives et apportent une touche originale aux plats qu’elles accompagnent.
Quels changements cette étoile va-t-elle apporter à La Becca ?
Côté déco : "Nous projetons des travaux dans l’établissement, au niveau de la décoration notamment, pour rendre l’intérieur encore plus confortable. Nous allons réaménager la terrasse, très agréable le midi pour les skieurs et en été pour les promeneurs. Nous souhaitons également que le hameau du Laisinant soit plus mis en valeur". Côté cuisine, l’obtention de cette étoile n’est pas une fin en soi, le but étant l’amélioration constante. Côté carte, pas de changement tarifaire à l’ordre du jour, qu’on se le dise !