Image d'illustration - © 123 Savoie
| | Comme en 2006, CIPRA (Commission Internationale pour la Protection des Alpes) France et CIPRA Italie rappellent que le transfert modal doit être la priorité dans les Alpes. "Il ne faut pas attendre la réalisation du tunnel de base du Mont-Cenis pour que soient mises en œuvre les mesures qui doivent dès aujourd’hui permettre de réduire considérablement le trafic dans les vallées alpines". |
Cette déclaration des présidents de CIPRA France et CIPRA Italie, en date du 2 juillet 2006, sur le projet Lyon-Turin reste d’une brulante actualité. Elle faisait suite à une concertation des associations franco-italiennes déclenchée par la violente répression policière contre ceux qui, en 2005, en Italie, s’opposaient au démarrage des travaux de construction du tunnel transfrontalier international du "projet Lyon-Turin". Dans le bilan de l’expertise du projet publié en novembre 2012, la CIPRA souligne que l’aggravation des effets du changement climatique impose plus que jamais la concrétisation rapide de l’objectif principal du projet : le transfert modal du transport des marchandises, et des passagers, de la route vers le rail. La conjoncture économique, mais aussi financière, et le contexte politique imposent aujourd’hui un réexamen des solutions proposées, pour répondre à court terme aux objectifs de la CIPRA fixés 2006 :
- "La France et l'Italie doivent adopter des objectifs communs de transfert de marchandise de la route au chemin de fer, en conformité avec le protocole "transports" de la Convention Alpine.
- Des ressources suffisantes doivent être investies, pour améliorer rapidement les performances des réseaux ferrés transalpins accueillant le transit à travers les Alpes, entre l’Italie et la France, (via Vintimille et Modane), mais aussi le Lötschberg et le St-Gothard). Il faut réduire l’engorgement des grands nœuds ferroviaires situés en amont de ces traversées, aussi bien en France (Chambéry, Aix les Bains), qu’en Italie (Turin, Milan) et la ligne du Fréjus.
- Il faut que soit abandonné le projet de doublement de la Galerie du tunnel du Fréjus (désavouant les engagements politiques énoncés ces dernières années de ne pas doubler le tunnel en ouvrant la galerie de sécurité à la circulation, le sommet de Lyon du 3 décembre 2012 a validé cette mise en circulation) qui conduit à une augmentation de la capacité routière dans les Alpes.
- Il faut investir sur l’offre de transports et les prestations de logistique, moderniser et étendre le parc des matériels roulants, locomotives et wagons, pour améliorer les prestations et la sécurité. Il faut exploiter au mieux les capacités offertes par le transport maritime".
"La liaison ferroviaire Lyon-Turin existe déjà !" affirme la CIPRA. "Un milliard d’€ ont été dépensés pour moderniser le tunnel du Mont-Cenis. Le gabarit de l’itinéraire d’accès à ce tunnel, via Lyon et Ambérieu, sur le corridor D de l’Union Européenne, a été renforcé. Au regard de tous ces éléments et des incertitudes désormais corroborées par la Cour des Comptes et de nombreux élus locaux comme nationaux, la priorité doit être la poursuite de la modernisation de l’offre ferroviaire dans les Alpes franco-italiennes pour le fret et pour les voyageurs, en réorientant les crédits sur les infrastructures existantes, plus que dans la réalisation du tunnel de base transfrontalier".