A l'heure où la France se retrouve à nouveau plongée sous une météo de saison après les températures estivales des jours passés, sur l'Atlantique la chaleur étouffante qui tient les marins ne desserre pas son étau. La cellule de vie confinée des Figaro Bénéteau devient alors une étuve et l'air s'y fait irrespirable. Les températures élevées combinées à la fatigue physique et nerveuse commencent à devenir un facteur à prendre en compte et à ce jeu là, les plus inexpérimentés seront les premiers à en faire les frais. Mais par ces temps de stratégie sous haute tension, il n'est pas question pour les 25 duos de se passer des moments de réflexion à la table à cartes. On se dit alors que la route qui mène à Saint-Barth prend actuellement des allures de chemin de croix. Au Nord, on tient toujours les commandes mais on commence à entrevoir la réalité d'un problème, la chute vertigineuse du vent en l'occurrence. Encore plutôt bien lotis hier, les tenants de la route la plus courte se rassuraient ce matin comme ils pouvaient et surtout dans la mesure du possible. Ainsi, Adrien Hardy se disait-il relativement peu mal servi avec ses 5 noeuds quand Damien Clorarec déplorait l'absence totale de vent et surtout l'incertitude planant sur la durée du phénomène. Sur ce point, les trois premiers au classement de 5 heures

 

"La traversée ne fait que commencer. On est dans une bulle sans vent mais on avance un petit peu quand même. On se bat pour aller dans la direction que l'on souhaite, on se débrouille comme on peut : on empanne même pour une demi-heure, une heure, pour profiter du moindre souffle d'air. Je ne vois pas beaucoup l'intérêt des choix que font Generali Europ Assistance… Je nous trouve plutôt bien placés et par rapport aux routages que l'on fait, je ne vois vraiment pas pourquoi ils redescendent vers le Sud. On verra bien, à chacun sa stratégie ! La journée va être difficile ainsi que les trois prochains jours. Pour ceux qui seront bien placés à la sortie de la pétole, ce sera tout droit jusqu'à Saint Barth. Il faut s'appliquer au maximum pour ne rien perdre. Il faudra aussi un peu de chance, c'est ce qui fera la différence entre le Sud et le Nord : où le vent va-t-il souffler en premier ? Le classement va continuer d'évoluer et on l'attend à chaque fois avec impatience. On regarde dans le Sud comment ça avance, car on manque tous de pression et pour le moment nous sommes tous sur une ligne d'égalité. Il faut espérer qu'ils n'aient pas le vent avant nous, sinon ce sera difficile pour ceux du Nord de revenir. Il faut s'appliquer à fond pendant les quatre prochains jours, après ce sera bon, ce sera tout droit !".

 

"On fait notre route avec le vent qui se présente ! Deux options se dessinent à l'heure actuelle : une plus au Nord, plus proche à la route directe et l'autre plus au Sud, théoriquement plus ventée. C'est seulement dans 48 heures qu'on aura les résultats de nos choix et manœuvres. Avec Fabien, on n'est pas proche de la route directe mais on verra bien : je suis donc bien où je suis et je ne suis pas plus inquiet que ça pour l'instant. À mon avis il n'y a pas grand-chose à chercher dans le Nord !"

 

"On s'en doutait un petit peu hier de la position actuelle de notre bateau. En ouvrant le classement aujourd'hui on le savait déjà. Les bateaux positionnés au Nord sont plus proches de la route directe et, de plus, ils naviguent plus vite : il y en a qui atteignent les 9 nœuds. Il y a un groupe plus au Sud, comme Crédit Mutuel de Bretagne, qui a choisi de plonger bien au Sud. Tout le monde est à l'attaque mais les bateaux commencent à ne plus être rapides. Toutefois la météo va évoluer. L'important est de rester serein et on verra bien si notre option sera payante ou pas. On ne peut pas changer de stratégie toutes les trois heures. L'avantage d'être sur un bateau à deux est qu'on peut se raconter des histoires et oublier un peu la météo. C'est bien de parler avec quelqu'un, tout simplement !"