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La Compagnie des Alpes aux chinois ?

La Compagnie des Alpes aux chinois ?

                                Vincent Rolland réagit

 

Vincent Rolland – © Sergio Palumbo – 123 Savoie

L’État Français laissera-t-il la Compagnie des Alpes ouvrir son capital aux investisseurs Chinois ? « Une perspective discutable pour l’un des fleurons de notre économie montagnarde » d’après Vincent Rolland, député de Savoie.

Au moment où, fin septembre, le Conseil d’Administration d’Alsthom confirmait son accord de fusion avec le conglomérat ferroviaire Siemens, permettant ainsi à l’Allemand de devenir actionnaire majoritaire avec 50% des parts, la Compagnie des Alpes exprimait son enthousiasme à l’idée de miser sur ce « nouveau contexte » politique pour débloquer l’arrivée à son capital d’un nouveau partenaire chinois. Ce contexte d’ouverture ne fait-il pas plutôt référence, d’après le gouvernement, à une consolidation par rapprochement à l’intérieur de l’Union Européenne, de nos grandes entreprises face à une concurrence asiatique féroce ?

Pour Vincent Rolland, une telle perspective pour l’un des fleurons de notre économie montagnarde, est non seulement discutable mais risquée…

Il y a quelques mois, Hervé Gaymard, alors député de Savoie, avait interpellé le gouvernement au sujet de l’annonce du projet d’ouverture du capital de la CDA aux investisseurs Chinois. Ce qui avait permis « le temps de la réflexion » d’après le directeur général sortant de la Caisse des Dépôts s’exprimant dans les médias. À son tour, le député savoyard Vincent Rolland a interrogé Bruno Lemaire, le 4 octobre dernier lors d’une audition du Ministre de l’économie par la Commission des affaires économiques à l’Assemblée Nationale sur les intentions du nouveau gouvernement concernant la CDA.

Pour Vincent Rolland, une telle perspective pour l’un des fleurons de notre économie montagnarde, créé en Tarentaise à l’orée des années 90, exploitant 11 domaines skiables en France, annonçant à chaque fin de saison d’hiver ses résultats profitables, est non seulement discutable mais risquée. Car le maintien du leadership mondial de la CDA passe-t-il impérativement par l’ouverture de son capital ne serait-ce qu’à hauteur de 10 % pour commencer ? Est-ce une absolue nécessité au prétexte que les concurrents « font de la croissance externe » dans les métiers de domaines skiables et parcs d’attraction ? La France est-elle prête une fois de plus à prendre le risque de renoncer, à terme, au contrôle d’une entreprise florissante, acteur majeur de l’économie touristique des territoires de montagne ? Cette sorte d’inéluctabilité est difficile à admettre…

Qui sont les concurrents aujourd’hui ? L’Autriche, les États-Unis d’abord. Les Autrichiens, qui viennent de dépasser la France au classement mondial de la fréquentation des domaines skiables, obtiennent par ailleurs les meilleures notes de satisfaction clients. Pour obtenir ce résultat, ont-ils ouvert leurs entreprises aux capitaux asiatiques ? Le problème semble ailleurs. La solidarité entre acteurs économiques, la co-construction, sont des voies de développement à mieux explorer. Plus que jamais, pour Vincent Rolland « il n’est pas question de repli sur soi mais de vigilance concernant la gouvernance locale dans un contexte de concurrence internationale ! Nos territoires de montagne ont besoin d’acteurs économiques puissants, d’abord Français et Européens pour consolider l’activité touristique et préserver leur leadership. Et leur avenir !« 

Quant aux voies de collaboration avec la Chine et ses 300 millions de skieurs potentiels, « ne pourraient-elles passer par des relations équilibrées et la création de nouvelles entreprises induisant des participations croisées… À l’État français de jouer son rôle« .

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