Certains des objets prêtés par Jean Plateau
|  | L'Espace Alu possède une collection impressionnante d'objets en aluminium datant de la fin du XIXème siècle à nos jours, 800 exposés dans le musée et plus de 2.000 en réserves. Une salle, au premier étage du musée, leur est entièrement dédiée. Cette collection est enrichie par des objets prêtés par Jean Plateau, propriétaire d'une très riche collection d'objets en aluminium. Chaque visiteur découvre ainsi des objets connus mais également des objets insolites. A noter que la collection ne prétend pas à l'exhaustivité : des contraintes de prix et d'encombrement, dans certains cas la rareté, expliquent l'absence de certains types d'objets.
A travers des vitrines thématiques, l'art, les jouets, les sports, l'électromenager, les emballages et l'art de la table, et chronologiques, l'histoire des objets en aluminium offre un saisissant condensé de l'histoire du XXème siècle. |
Trois vitrines sont particulièrement remarquables, celle de l'aluminium chimique, celle de l'artisanat des tranchées et celle de l'aluminium, l'art et le design.
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« Métal nouveau, rare et donc précieux, l’aluminium est d’abord utilise pour faire des objets d’art et des bijoux » |
L'aluminium chimique
© Sergio Palumbo - 123 Savoie
|  | De 1860 à 1890, le procédé de production de 1'aluminium est celui d’Henri Sainte-Claire Deville, c'est-à-dire par voie chimique. En 30 ans de cette production, la quantité d’aluminium produite équivaut à celle de nos jours en 40 secondes. C'est une production très couteuse. La production se fait d’abord à Nanterre puis a Salindres, dans le Gard. Métal nouveau, rare et donc précieux, l’aluminium est d’abord utilise pour faire des objets d’art et des bijoux. Il vaut, à cette époque, plus cher que l’argent. Napoléon |
III aime et soutient les recherches sur ce métal. Le premier objet d’art réalisé en aluminium est d'ailleurs un hochet destiné au Prince impérial et réalisé en 1856. Les applications vont ensuite se diversifier un peu, avec des objets de bureau, nécessaires de voyage, accessoires pour fumeurs...
Le seul alliage de la période de l’aluminium chimique, mis au point par Paul Morin, est le bronze d’aluminium, alliage mélangeant du cuivre avec 5 à 15 % d'aluminium. Outre de remarquables propriétés mécaniques et résistant à toutes sortes de corrosion, cet alliage a l’apparence de l’or. Il était très utilise pour la fabrication de couverts de luxe.
L'artisanat des tranchées
© Sergio Palumbo - 123 Savoie
|  | Le conflit de 1914-18 marque un tournant décisif dans l'essor de l'industrie de l'aluminium. La production augmente considérablement pour répondre à la demande militaire : équipements des soldats, munitions, aviation...
Dans les tranchées, les poilus pour résister à l'horreur de la guerre et au désœuvrement inventent une occupation artistique. Ils récupèrent l'aluminium des obus allemands et fabriquent des bagues, pendentifs, ronds de serviettes... qu’ils envoient à l’arrière pour leurs mères, leurs femmes, leurs fiancées. Des témoignages très |
émouvants relatent ces histoires. Parmi ces soldats, il y avait des orfèvres, des bijoutiers qui ont réalisé de véritables objets d'art, mais aussi un célèbre poète, Guillaume Apollinaire, qui écrivit ces vers pour sa fiancée, Madeleine : " Vous m'attendez ayant aux doigts
De pauvres bagues en aluminium, pale comme l’absence
Et tendre comme le souvenir
Métal de notre amour métal semblable à l'aube"
L'aluminium, l'art et le design
Une vitrine du musée est consacrée à des créations artistiques utilisant l'aluminium comme matériau. Une douzaine de pièces sont ainsi présentées dont des créations contemporaines comme une chaise Navy 1006 d'Emeco de 1944, un presse-citron "Juicy Salif", du célèbre designer Philippe Starck, crée pour Alessi, fin des années 1980 ou des "Hominium", personnages en aluminium crées par le sculpteur Marcus Egli fin des années 2000.
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