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| | Depuis plusieurs années, l’un des objectifs principaux en matière de santé publique est la réduction des inégalités sociales de santé, sur les plans économiques et géographiques. Sur ce dernier point, l’enjeu réside dans la présence, la répartition et l’accessibilité de l’offre des professionnels pour tous les patients. Face à ces enjeux de santé publique notamment sur certains territoires où aujourd’hui les chirurgiens-dentistes sont de moins en moins nombreux, l’URPS Chirurgiens-Dentistes Rhône-Alpes, présidée par le Dr Philippe Balagna, a lancé une étude qualitative (de février 2013 à mars 2014) auprès des Chirurgiens-Dentistes rhônalpins pour identifier avec eux les besoins sur chacun des territoires de la région.
En Rhône-Alpes, la démographie professionnelle des chirurgiens-dentistes est relativement satisfaisante avec 4.025 professionnels recensés en 2012, soit une densité de 65 pour 100.000 habitants (62 /100.000 sur le plan national). Cette densité cache toutefois de fortes disparités entre départements et entre zones urbaines et rurales. |
Chirurgiens-dentistes : le bonheur est-il dans les zones sous dotées ?
L’étude qualitative a fait état du ressenti professionnel et personnel des chirurgiens-dentistes. Sur 3.600 praticiens en Rhône-Alpes, 136 ont été ciblés pour répondre à l’étude avec trois phases successives :
- Un entretien individuel avec chaque chirurgien-dentiste
- Des entretiens collectifs avec des échanges entre professionnels
- Un questionnaire s’appuyant sur les deux étapes précédentes
Comme le souligne le Dr Philippe Balagna, président de l’URPS des Chirurgiens-Dentistes en Rhône-Alpes : "la démographie professionnelle qui est l’une de nos préoccupations nous a incité à réaliser une étude qualitative pour connaître le ressenti et les conditions d’existence des praticiens exerçant dans les zones sous dotées et très sous dotées. Ce sont des éléments concrets que nous pouvons ensuite diffuser auprès des jeunes confrères et étudiants afin de mieux leur faire connaître ces zones et les avantages à y vivre et y travailler". L’un des enseignements majeurs de cette étude réside dans le fait que même si la région Rhône-Alpes ne connaît pas de véritables déserts médicaux, certains territoires sont particulièrement sous dotés et en situation fragile comme l’Ardèche ou le Roannais par exemple.
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« En Savoie, l’URPS a recensé 6 territoires dont 3 sous dotés et 3 très sous dotés… »
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Globalement, l’exercice dans ces zones est perçu positivement par les praticiens, la qualité des soins est conforme à ce qui peut se passer. Par ailleurs, la qualité des relations avec les patients est très souvent soulignée par les praticiens. Autre fait, le cadre de vie est souligné comme un atout avec un bémol toutefois, la possibilité pour le conjoint de trouver des opportunités professionnelles.
Savoie : quels territoires sous dotés ou très sous dotés ?
En Rhône-Alpes, 28 bassins de vie (découpage du territoire) pour les petites communes sont identifiés comme sous dotés et 16 très sous dotés soit 580 communes alors que la concentration de la profession vers les villes progresse. En Savoie, on compte 3 bassins de vie sous dotés (Aime, Gilly et Yenne) et 3 très sous dotés (Beaufort, Modane et St-Michel de Maurienne.
Dr Laurent Hirsch
| | Pour le Dr Laurent Hirsch, représentant de l’URPS dans le département, "le problème des zones sous dotées est principalement lié à la désertification progressive de certaines vallées comme la Tarentaise et surtout la Maurienne. En effet le fond des vallées n’attire plus les jeunes praticiens, que ce soit pour s’installer définitivement, ou plus temporairement pour des postes de collaborateurs. |
Cela a pour conséquence des emplois du temps surchargés pour les praticiens "rescapés", des délais importants pour les patients qui ont besoin de soins et l’impossibilité même parfois d’obtenir un rendez-vous lorsqu’on n’est pas déjà membre de la patientèle d’un cabinet".
Cette étude a été réalisée pour venir compléter le zonage effectué par l’ARS (Agence Régionale de Santé) dont les résultats sont publiés par l’ARS en ce mois de mai 2014.
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