Mardi 26 mars 2013 de 9h à 12h30
A Chambéry, au centre de congrès le Manège, 331 rue de la République.
La Lauzière, vue depuis les Hurtières - Images d’illustration - © 123 Savoie
|  | Les Alpes sont depuis longtemps un fabuleux terrain de jeu pour la science. Quoi de plus fascinant que leur formation, dans des convulsions qui dépassent l’imagination ? Et quelles merveilles naturelles n’offrent-elles pas à la curiosité des savants depuis la fin de la Renaissance, quand quelques pionniers osent s’y aventurer ?
Véritable aventure en effet que celle de ces hommes qui cherchent à comprendre les rouages de l’univers en étudiant les montagnes, grandiose laboratoire de la nature. C’est Léonard de Vinci qui s’interroge sur les fossiles et l’érosion, le géographe Philippe Buache qui invente dans ses cartes une charpente de la terre, Louis Agassiz qui imagine les grandes glaciations, Horace Bénédict de Saussure, Déodat de Dolomieu ou Alexandre von Humboldt qui gravissent des sommets pour effectuer des mesures, prouver l’origine marine de la chaîne alpine, étudier le volcanisme, bref, tenter d’expliquer ces étonnants reliefs. |
D’autres, aujourd’hui, se penchent sur la flore ou sondent les glaciers pour décrypter l’impact des changements climatiques sur notre environnement. Avec d’autres outils, mais toujours cette même passion qui les pousse à explorer les mystères du monde, écrivant ainsi la passionnante saga des sciences de la terre.
Colloque avec la participation d'auteurs du numéro 60 de L'Alpe à paraître début mars 2013 et consacré à ce thème.
Programme
Animatrice de séance : Dominique Vulliamy, Rédactrice en chef adjointe de la revue L'Alpe
9h - 9h25 : Des coquilles de pierre
Enchâssés dans la roche à 2 000 mètres d’altitude, coquillages et poissons intriguaient les savants des siècles passés ! Aujourd’hui, ces fossiles continuent à enrichir les connaissances sur le soulèvement alpin. Et les chercheurs restent fascinés en découvrant les empreintes laissées par des dinosaures il y a des millions d’années…
Lionel Cavin, conservateur du département de géologie et paléontologie du Muséum d'histoire naturelle de la Ville de Genève
9h25 - 9h50 : A l'écoute du murmure des plantes
La végétation alpine forme des étages ; on l’apprend à l’école et on le constate en se promenant. Mais cette notion recouvre une réalité plus complexe, basée sur les associations végétales et la subtilité de leurs échanges. Face au réchauffement climatique, quelle sera la réponse de ces "sociétés" ?
Jean Ritter, enseignant-chercheur en botanique et écologie végétale à l'université de Franche-Comté.
9h50 - 10h15 : Glace, mon beau miroir
L’art et la science se croisent sur les glaciers. Peintures et illustrations anciennes apportent aux chercheurs d’aujourd’hui de précieuses informations sur les fluctuations glaciaires des siècles passés. Un heureux mariage de l’esthétique et de la rigueur scientifique.
Heinz J. Zumbühl, professeur à l'institut de géographie de Berne, Suisse
10h15 - 10h35 : Pause
10h35 - 10h55 : Diaporama : des milliards d'années d'histoire des Alpes en mille et un tableaux
Images tirées du livre Les Alpes. L'art et la matière, de Bernhard Edmaier et Angelika Jung-Hüttl, paru aux éditions Glénat.
10h55 - 11h20 : Sur le globe, une virgule alpine
Buache et Humboldt : deux noms qui jalonnent l’histoire de la connaissance du globe aux XVIIIème et XIXème siècles. Chacun à sa manière et selon des méthodes radicalement opposées, ils ont proposé une vision d'ensemble de notre planète en faisait la part belle aux montagnes. Les Alpes sont ramenées au statut de chaîne, plutôt modeste, parmi d'autres. Pourtant, surtout pour Humboldt, elles jouent encore un rôle de modèle.
Bernard Debarbieux, professeur de géographie culturelle et politique et d'aménagement du territoire à l'université de Genève.
11h20 - 11h45 : Atlas des montagnes : mesurer les montagnes
Dans le cadre de la préparation de "l’Atlas des montagnes : réinventer les mondes d’en-haut" (à paraître octobre 2013, éd. Autrement), il s’agit ici de retracer les progrès et les enjeux de la mesure des montagnes. Du nivellement direct aux mesures GPS, chaque époque a mobilisé les techniques les plus élaborées à sa disposition pour atteindre une mesure aussi fine que possible. Mais au-delà de l’aspect technique, à travers le problème de la mesure transparaissent aussi des réflexions sur ce qu’est une montagne (à partir d’où la mesure-t-on ? que mesure-t-on ?) et sur la localisation des montagnes en fonction de l’idée que l’on se fait de l’architecture générale du globe. L’histoire de la mesure des montagnes fourmillent donc d’anecdotes en même temps qu’elle est intimement liée à l’histoire de la géologie et de la géographie.
Xavier Bernier et Christophe Gauchon, enseignants-chercheurs au Laboratoire Edytem du CNRS (environnements, dynamiques et territoires de la montagne) à l'université de Savoie
11h45 - 12h15 : Débat