| | Un sens certains de la psychologie animal, une autorité affirmée mais non imposée et surtout l'amour du cheval, le maréchal-ferrant exerce un métier d'arts : celui d'une confiance et d'une connivence à instaurer avec ses "patients" tout d'abord, celui d'un façonnage minutieux des fers qu'il adapte aux pieds des chevaux, plus rarement des ânes ou des bœufs de traits. "C'est un travail particulièrement physique" indique spontanément André Roux. Installé à La Thuile, ce maréchal-ferrant, comme ses cinq confrères savoyards est venu au métier par un dévorant amour des chevaux. Au sortir d'un patient apprentissage, il a obtenu techniques et |
expériences, particulièrement dans l'approche "psychologique" des animaux, lorsqu'il faut leur relever alternativement les jambes pour le parage puis le ferrage. "Certains chevaux pèsent plus d'une tonne. Le stress de la manipulation les amène parfois à rechercher le sol. Ce n'est pas toujours aisé de stabiliser l'animal. En fait, le déclic se produit lorsque l'on acquiert réellement le métier". Cette maîtrise exige disciple, rigueur et patience. Ne pas brusquer le cheval, lui parler, l'habituer aux mouvements mais éviter les gestes brusques, minimiser les bruits et lui consacrer une heure, parfois plus si un abcès à soigner est décelé. La complicité n'est pas toujours spontanée. L'assoupissement artificiel, pour être surprenant, est quelque fois l'ultime recours pour apaiser un cheval fougueux. Saisonnière, l'activité bourgeonne aux prémices printanières, puis bouillonne aux jours d'été. "Autrefois, les chevaux allaient au maréchal-ferrant, aujourd'hui c'est l'inverse" sourit André Roux. Il véhicule son fourgon autonome dans les Savoie, l'Ain et l'Isère. Sa forge à gaz modèle (jusqu'à la forme orthopédique !) sept tailles croissantes de fers, et autant de petits diamètres destinés aux poneys.
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