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Hurtières s'écrivait Urtières au Moyen-Age et évoque l'urticaire contractée par l'imprudent qui se serait frotté à l'ortie dont le pays est le lieu de prédilection. Mais cette plante fortement urticante n'a pas empêché le village de Saint-Alban de s'installer sur le replat ensoleillé laissé par les glaciers d'antan. Les gens y vivaient en autarcie et depuis la nuit des temps, exploitaient la forêt, y laissant parfois leur vie, d'où l'appellation de «la tueuse», entendue de la bouche d'une habitante qui se souvenait...
Mais la montagne accueillait aussi le bétail qui montait en alpage où les «montagnards», encore au nombre de 70 en 1900, fabriquaient le beurre et le fromage.
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D'après la légende locale, vivait autrefois dans les Hurtières, une seule famille qui avait trois garçons : Georges, Alban et Pierre. Sentant venir la mort le père donna une part à chacun. Georges était grand et fort, il n'avait pas peur de la nuit et aimait le vin. Il reçu les mines de fer, un peu de terre et tout le vignoble du coteau. Alban était également travailleur, mais il était plus trapu, et aimait la terre et les animaux : il hérita des terres du coteau, du plateau et des alpages. Pour Pierre, petit et mince, il ne restait qu'une bande qui va de l'Arc jusqu'au sommet du Rognaix : «la tournée des boeufs», bande étroite que les laboureurs laissaient en bout de sillon pour permettre aux animaux de tourner.
Mais l'histoire fut peut-être toute autre. Le nom de Saint-Alban aurait une origine bien lointaine, dans le temps et dans l'espace. Alban vivait à Vérulam, capitale romaine de l'Angleterre, au 3e ou 4e siècle, sous le règne de l'empereur romain Dioclétien, persécuteur des chrétiens. Alban, soldat ou notable, mais anglais, après avoir offert l'hospitalité à un prêtre en fuite, demande le baptême chrétien. Quand la cache du fuyard est découverte, Alban revêt les vêtements de son protégé et s'offre au supplice à sa place. Le lieu de son exécution devient très vite un lieu de pèlerinage: un monastère puis une cathédrale y sont érigés : St Alban's Cathedral au nord de Londres. Quand les moines anglais et irlandais viendront parfaire l'évangélisation du continent, quoi de plus normal que d'amener avec eux la vénération de leur premier martyr ? Sur les quinze communes (sans compter les variantes), qui portent ce nom en France, onze se situent en Rhône Alpes, carrefour des migrations, dont quatre en Savoie.
Saint-Alban est un village discret qui, ne se laisse découvrir que petit à petit, hameau par hameau, l'un caché à la lisère des bois, l'autre niché derrière un virage; et il en a fallu une bonne vingtaine pour abriter ses habitants, 1263 en 1848, aujourd'hui réduits à environ 240, sans compter les résidents secondaires. Le nombre est d'ailleurs en augmentation depuis l'arrivée de jeunes ménages et d'étrangers attirés par la sérénité des lieux et la proximité de l'autoroute. C'est tout naturellement dans la vallée que la plupart des Arbarains travaillent.
Les atouts du villages sont loin d'être négligeables : La convivialité de ses fêtes, les randonnées dans le massif, les chalets d'alpage à disposition, les sorties en raquettes l'hiver, la proximité des pistes de ski, le bureau des guides de montagne situé à St-Georges, son plan d'eau à vocation touristique et éducative, sa bergerie, son école primaire, son ancien temple protestant aujourd'hui habitation privée, son église baroque restaurée, sa chapelle, ses fours privés, son histoire liée à l'agriculture, à l'élevage, et à l'artisanat. Bref, un lieu à découvrir...
MMF pour 123savoie
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