Avec la victoire d’Austerlitz le 2 décembre 1805, Napoléon Bonaparte déclara la déchéance de la dynastie des Bourbons et occupa ainsi la région de Naples, et remis la couronne à son frère Joseph, par décret du 30 mars 1806. C’est ainsi que débuta la période de domination française. En 1808, avec la nomination de Joseph Napoléon comme roi d’Espagne, ce fût Gioacchino Murat qui devint roi de Naples et de Sicile et ce jusqu’en 1815.
La bibliothèque
Chambre à coucher de Ferdinand II
Salle de Marte (Mars)
Plafond de la salle été
Plafond de la salle automne
Plafond de la salle hiver
| | Le règne des deux monarques fut sans conteste, grâce aux importantes innovations apportées dans les différents secteurs comme la politique, l’administration, l’économie ou encore la vie sociale et religieuse. L’intense activité de mise aux normes promises par Joseph Napoléon et Gioacchino Murat, en collaboration avec des ministres, comme Saliceti, Miot et Roederer, ne purent être réalisées que grâce aux compétences administratives et judiciaire. Parmis les décisions les plus révolutionnaires, notons l’abolition de la féodalité, la conversion des biens ecclésiastiques en biens privés, la nouvelle règlementation de la propriété foncière et l’introduction du code Napoléon. Pour la première fois, les hautes autorités judiciaires appliquèrent l’entière activité législative. Les documents historiques contenus dans les archives de la Reggia di Caserta, en exposition, représentent la correspondance entre les organes centraux (Ministères et Intendance générale de la Maison royale) et l’Intendant du site royal de Caserta, et entre ce dernier et les représentants des autres autorités territoriales. Il s’agissait là généralement de lois et dispositions transmises, afin d’être connues et appliquées de manière très précise. Une des dispositions la plus intéressante et à laquelle les casertani (habitants de Caserta) doivent se soumettre, est celle du 2 août 1806 relative au marché animalier et autres produits, la fabrication de peaux ou encore l’hébergement. Une attention particulière était portée aux politiques économiques et sociales, surtout aux travaux publics, à l’institution d’une garde civique pour la défense de l’ordre public et la création de sociétés économiques. Furent alors réalisées devant le Palais royal de Caserta deux routes, un hôpital à l’intérieur pour faire face à l’épidémie virulente de l’été 1806 et le développement des plantes et arbres existant déjà dans le Jardin Anglais. Une activité efficace fut exercée également sur les biens littéraires et les archives. Pour ces derniers, tout l’honneur va aux français qui ont su préserver et sauver d’une destruction certaine un important volume d’actes notariés des XV - XVIIème siècle, qui encore aujourd’hui sont conservés dans les archives historiques de la Reggia. Il s’agit de contrats et obligations établis par des notaires de Caserta et qui s’avèrent important pour l’histoire du territoire.
Les documents administratifs étaient souvent accompagnés de formulaires informatifs comme par exemple : le règlement de la discipline en vingt articles de la chasse à cour du Roi ou encore les observations faites durant les audiences que donnait le souverain… Parmi ces formulaires apparaissent les cartes qui documentent sur les multiples interventions concernant les décorations réalisées à l’intérieur de la Reggia de Caserta. En fait, les Français après s’être appliqués à effacer les emblèmes du passé de la dynastie des Bourbons, ont œuvré pour le choix des maitres et artistes intervenants pour la décoration des appartements (Sala di Marte, Sala di Astrea et la chambre voisine de la chambre à coucher du Roi) et au choix des peintres comme Berger, Schmidt, Bisogni, Fondi, Hill et surtout Cammarano. Nombreux furent les intervenants pour les restaurations comme, la statue d’Hercule ou encore le casino Royal de Cartidello. Cette période fut également le début les mésaventures de Murat qui pour sauver le règne contre l’effondrement de l’empire, signa des accords secrets avec Londres et Vienne, |
mais par la suite fut contraint de prendre les armes contre ces derniers. Après avoir tenté en vain de réunir les italiens à ses côtés, avec pour promesse unité et indépendance dans la proclamation de Rimini du 30 mars 1815, il fut vaincu par les autrichiens à Tolentino. Sa dernière tentative pour reconquérir le règne fut l’abordage depuis la Corse à Pizzo di Calabria, mais ce fut là aussi une tragique défaite. Non soutenu par la population, il fut capturé par les troupes bourbonnes et fusillé le 13 octobre 1815. Ainsi pris fin l’aventure française dans l’Italie méridionale.
Après la signature du traité de Casalanza (aux alentours de Capua) le 20 mai 1815, Ferdinand de Bourbon fit son retour à Naples. Il tenta par tous les moyens de ramener de l’ordre dans le royaume, y compris par la menace ordonnant que tous détenteurs de livres, d’écrits, de décorations et autres emblèmes, doit procéder à leurs destruction par les flammes et ce dans un délai de trente jours. Passé ce délai, le détenteur qui sera pris sur le fait de possession, sera puni par la loi en vigueur. Tout semblait rentrer dans l’ordre, mais ce ne fut pas le cas, comme le démontrèrent les événements historiques successifs.
|
|