Charles-Albert signe le Statuto le 4 Mars 1848
| | Cette nouvelle politique perturbera les savoyards, qui ne se sentaient pas concernés par celle-ci. C'est dans ce contexte que Le Courrier des Alpes, journal de la Savoie et des Etats Sardes apparaît le 3 février 1843. Il s’agit d’un journal d'opposition créé à Chambéry par Jacques-Marie Raymond. Le contenu sera de tendance plutôt catholique, monarchique et conservateur.
Suite aux mouvements révolutionnaires de la bourgeoisie à laquelle participe aussi l'aristocratie dans les principales villes du Royaume de Sardaigne, Charles-Albert prit une série de mesures de nature libérale. |
Il promulguera le Statut fondamental de la Monarchie de Savoie, le 4 mars 1848, connu comme le Statut Albertin ou Statuto. Cependant les nobles Savoyards s’y opposeront. Les républicains français de 1848 réclamèrent la liberté en France. Mais face à la montée du chômage à Paris, Lamartine, alors Ministre français des affaires étrangères, conseilla aux émigrés savoyards de rentrer chez eux. Il attendit d’eux qu'ils provoquent un soulèvement en Savoie. Ainsi il pourrait offrir une aide militaire aux Piémontais et pouvait s'emparer d'une partie de la Savoie. Ce fut un échec.
Suite à ces événements, un nouveau journal d’opposition fait son apparition à Chambéry : Le Patriote Savoisien, journal politique, industriel, commercial, agricole et littéraire d'opposition, le 15 juin 1848. Ce journal fut dirigé par le libéral modéré Nicolas Parent. D'autres suivront, le journal satirique Le Chat à Chambéry, L'Allobroge à St-Jean-de-Maurienne. La Savoie resta tributaire d'importations françaises, suisses ou italiennes. Les draps, les chapeaux, les soieries et les étoffes précieuses venaient de Grenoble et de Lyon, les bijoux de Grenoble, de Lyon et de Genève, la petite mécanique de France et de Suisse, le cuir tanné de Carouge et de Genève, la quincaillerie, de France et de Genève, les outils d'Allemagne, et les autres produits manufacturés d'Angleterre via la Suisse et de Gênes. Les travaux manuels étaient réservés aux pauvres. Le gouvernement et l’église ne s’intéressaient qu’aux gens influents et riches. La population savoyarde était en grande partie pauvre, vivant de la terre et cumulant avec le travail en usine pour certains. En 1847, survint une crise économique et politique : ce qui n’arrangea pas la qualité de vie de la population savoyarde. L'année 1848 vit un élan révolutionnaire à travers l’Europe, appelé dans son ensemble le Printemps des peuples ou le Printemps des révolutions. Ils ont généralement été réprimés, bien que les conséquences n'aient pas été négligeables (sauf en Allemagne). En Italie, dans la péninsule encore morcelée, des révoltes éclatèrent, à Palerme, Naples, en Toscane, dans les Etats pontificaux, à Milan, etc. Divers souverains accordèrent des constitutions. L'ordre sera ramené presque partout, avec des interventions françaises et autrichiennes.
En France, le peuple de Paris se souleva les 23, 24 et 25 février 1848 et renversa Louis-Philippe. Les journées de juin virent les conquêtes sociales largement remises en cause par le nouveau gouvernement bourgeois. La IIème République se termina par le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, mais la royauté sera définitivement abolie. En Autriche, des émeutes éclatèrent en Mars à Prague et à Vienne. L'Empereur Ferdinand abdiqua en faveur de son neveu François-Joseph. La faiblesse momentanée de l'Autriche encouragea les révolutions hongroise et allemande.