Gérald Véniard et Jeanne Grégoire - © Yvan Zedda
| | Jeanne Grégoire (Banque Populaire) - 2ème au classement de 5h
"Le petit matin est super agréable. Lorsque le soleil se lève, tu ne peux plus l'éviter, tu l'as en pleine figure, tu crames, tu essayes de te protéger au mieux mais la chaleur est accablante. Nous avons donc décidé aujourd'hui de raccourcir nos quarts, car ce soleil et cette chaleur sans air c'est épuisant. Du coup on n'arrive pas à dormir la journée et dès que l'on bouge un peu sur le bateau on se retrouve en nage… Au-delà de la chaleur, cette deuxième partie de parcours est très sympa : le bateau glisse bien, les nuits sont claires même si la Lune se lève tard et le vent est plutôt régulier. Cercle Vert prenait quelques points de retard sur le trio de tête, du coup je trouve que ce qu'ils font est logique. A leur place, je crois que j'aurais fait la même chose. On verra si ça vaut vraiment la peine de se décaler plus dans le Sud comme eux. Plus on se rapproche de Saint-Barth, plus il y a de nouveaux critères à prendre en compte par rapport au milieu de l'océan. Le vent, par exemple, de quel côté du plan d'eau de Saint-Barth me fait-il arriver si je viens du Sud, du Nord, etc. C'est pour ça qu'on surveille ce que fait Cercle Vert, ils pourraient regagner leurs milles de retard à la fin et ça va se jouer à peu de choses car nous n'avons que quelques petits milles d'écart". |
Gildas Morvan - © A.Courcoux
| | Gildas Morvan (Cercle Vert) - 4ème au classement de 5h
"Etant 4ème de la flotte et sachant que les fichiers météo nous indiquaient qu'il y avait un petit air dans le Sud, nous en avons profité pour essayer de toucher ce vent sensé être plus fort dans le Sud. L'objectif, c'est d'être premier à Saint-Barth pas au classement pendant la course. Tous les quatre (avec Brit Air, Banque Populaire et Savéol) on était assez proches, on naviguait même bord à bord avec certains ! Comme tous les quatre nous étions très serrés, c'est maintenant qu'il faut tenter des coups pour être le leader. Nous avons donc décidé avec Bertrand d'aller dans le Sud pour chercher plus de vent. Pour nous, tenter une approche par le Nord est une vraie bêtise. Les portes et les ouvertures se referment et il y a de moins en moins de coups à jouer. Nous avons de bonnes vitesses devant et le talent à la barre ne suffit plus pour remonter la flotte. Nous naviguons vraiment proprement tous les quatre. Il faudrait des grains ou une pétole devant pour que les écarts se réduisent avec la fin de la flotte. Ca va être très dur pour eux de revenir… Cette nuit nous avons eu plein de petits grains avec une vingtaine de nœuds de vent, donc je confirme que dans le Sud, l'alizé a plus de pression que dans le Nord. La mer est croisée mais c'est désagréable à barrer. Le vent est changeant et passe d'un coup de 18 à 24 nœuds, c'est très instable et on n'a pas le temps de négocier ces bascules. J'ai mis le pilote pendant deux heures, parce qu'il faisait tellement noir que je ne voyais plus l'horizon ou la mer. Je n'avais plus aucun repère. Le pilote est régulier, il garde le même angle quelles que soient les conditions. J'avoue donc que dans cette situation, le pilote est un bien meilleur barreur que moi !" |
Romain Attanasio - © A.Courcoux
| | Romain Attanasio (Savéol) - 3ème au classement de 5h
"La nuit a été à bonne vitesse. Je ne sais pas qui du pilote ou du marin barre le mieux, mais il fait très noir, il y a beaucoup de vagues et on n'arrive pas à barrer droit donc dans ces conditions, le pilote prend le relais… Il nous reste tout juste 1000 milles. On est dans le bon paquet, on taille la route tout droit contrairement aux jours précédents. Cercle Vert est 4ème, ils n'ont rien à perdre, ils ont raison d'essayer d'autres routes, on verra bien ! On fait tous du mieux que l'on peut. Naviguer à trois a des avantages et des inconvénients. Quand le paquet va vite et qu'on les accroche, c'est rassurant. Mais quand on est seul, on prend plus le temps de réfléchir, d'analyser les fichiers, on a moins de doute sur les choix que l'on fait. Par exemple, si les autres empannent, on se demande pourquoi ils le font maintenant, qu'est-ce qu'on n'a pas vu, est-ce qu'on devrait faire la même chose ? Nous discutons très régulièrement les uns avec les autres, c'est très sympa. Mais on fait attention à ce que l'ont dit ou ce que l'on entend car les infos divulguées peuvent être de l'intox. C'est d'autant plus le cas lorsque l'on navigue à quatre comme en ce moment, il y a trois marches sur le podium, pas quatre ! On se bat tous pour gagner, il faut à tout moment garder en tête que c'est une course et donc il faut toujours être vigilant, ce qui n'enlève rien à la sympathie ou la bonne humeur entre les bateaux…". |
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