Gérald Véniard et Jeanne Grégoire - © Yvan Zedda
| | Gérald Véniard (Banque Populaire) - 2ème au classement de 5h
"La nuit est très noire, c'est difficile de barrer, on ne voit pas grand-chose. C'est incroyable d'être quatre bateaux à vue depuis le départ. On voit les trois feux de Brit Air, Cercle Vert et Savéol. On est en position centrale et on a un peu la pression. On s'applique pour ne pas être les plus lents du paquet ni perdre de place au classement. On se relaye beaucoup avec Jeanne car la nuit est fatigante parce qu'on n'a pas de lumière, il fait vraiment noir et le bateau part dans des surfs qui ne sont pas énormes mais comme le vent varie beaucoup en force et en direction, entre 14 et 22 nœuds, du coup on marche entre 7 et 13 nœuds. C'est difficile de placer l'étrave correctement, le bateau n'est pas très tolérant, il a tendance à être sur le nez. Il faut être très vigilant. C'est difficile de rester concentré deux heures et on se relaye plu souvent. On sent que les derniers jours vont être éprouvants, mais le moral est excellent et on va tout donner pour essayer d'accrocher la plus belle place du podium. Il y a encore des empannages à faire. On serre les fesses parce que les vitesses sont tellement proches et on tient quand même à garder nos places. La faible avance qu'on a sur Cercle Vert, elle est mine de rien importante et on ne veut pas la voir se réduire. Devant, Brit Air a réussi à nous mettre 4-5 milles et ce n'est pas du tout évident de lui reprendre donc on s'accroche ! Il va y avoir quelques ouvertures dans les prochains empannages, c'est le moment de prendre les gens par surprise au lever du jour ou à la tombée de la nuit. On peut toujours empanner et se barrer sans que les autres ne puissent s'en rendre compte parce qu'on est quand même très loin. On peut se perdre de vue. Donc il y a du jeu encore, il y a pas mal de stratégie, on s'amuse bien. On se penche sérieusement sur la manière dont on va aborder l'île pour l'arrivée. : par le Nord, par le Sud, en laissant d'autres îles des Antilles sur notre droite ou en coupant aux travers des archipels, ce n'est pas impossible… On regarde attentivement, on est toujours dans la course et on n'imagine pas encore ce qu'il va se passer après ! Cercle Vert est très rapide et difficile à semer. Mais il fait beaucoup d'erreurs sur l'eau, ou il prend des risques qui ne payent pas forcément. Cependant, il n'a jamais plus de 10 milles d'écart avec nous. On a eu chaud hier lorsqu'ils se sont déplacés de 30 milles dans le Sud…". |
Bertrand de Broc - © DR
| | Bertrand de Broc (Cercle Vert) - 3ème au classement de 5h
"Nous avons de belles conditions, un vent d'environ 20 nœuds, une belle nuit étoilée, on ne va pas se plaindre c'est magnifique ! C'est la première fois que Savéol est derrière nous au classement, les choses se mettent en place. On est allé au Sud pour voir ce qu'il y avait et du coup la flotte s'est décalée au Sud. Grâce à ce petit recalage on a pu reprendre quelques petits milles. Il reste encore plein de petits coups à jouer. Les choses vont se décoincer la nuit prochaine ou la nuit d'après. On attend le coucher du soleil pour feinter et enclencher la vitesse supérieure. La nuit on est un peu moins vigilant, on en a profité pour lofer, ce qui nous a permis de passer devant Savéol. Il nous reste encore de la route, mais c'est toujours plus agréable de ne pas être trop loin. Il faut se battre des journées entières pour gagner ou regagner un ou deux milles. C'est fatiguant donc on se relaye beaucoup à la barre et aux réglages. Derrière, ils ne lâchent rien, grappillent quelques milles par-ci, par là. Il faut être d'autant plus vigilant jusqu'à l'arrivée que Crédit Mutuel de Bretagne et Generali sont juste derrière et on n'est pas à l'abri d'une molle par devant sur les Antilles. Même s'ils ont 40 milles de retard, on ne sait jamais. Cette après-midi ça va adonner, on va pouvoir empanner avant eux. Dans une Transat Est-Ouest, on a tous les phénomènes en premier et ça aide un petit peu. J'aime bien naviguer un peu dans mon coin, c'est pour ça que quand on est parti un petit peu dans le Sud on était plutôt pas mal, on a bien fait marcher le bateau et puis on est revenu nous chercher ! Le bord à bord est aussi intéressant et motivant. Ca va se jouer sur pleins de petites choses, Brit Air a sept milles d'avance, il faut déjà revenir sur lui et sur Banque Populaire. Ensuite il faut bien manœuvrer, faire une bonne approche sur les Antilles et être du bon côté quand le vent va basculer, attaquer le dernier bord … Il faut vraiment tout bien calculer surtout mieux qu'eux parce que pour l'instant on est derrière !" |
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