Châtel

Châtel, une station aux Portes du Soleil

Il est vrai que la tradition est toujours présente avec une vie agro-pastorale bien ancrée de génération en génération, une chaleur certaine dans l’accueil du visiteur, une gastronomie issue des produits de la ferme. Le modernisme, quant à lui, est caractérisé par la présence d’équipements et d’installations sophistiqués.

Châtel - © Jean- François Vuarand - Office de Tourisme de Châtel

Châtel – © Jean- François Vuarand – Office de Tourisme de Châtel

 


Une histoire de Châtel

La première remontée mécanique de Châtel voit le jour en 1946, mais la tradition d’accueil remonte à bien plus loin…

Châtel aurait pu devenir une station thermale…

Dès la fin du XIXème siècle, un tourisme thermal fait son apparition avec l’exploitation de deux sources et construction de plusieurs hôtels. Une hôtellerie familiale composée d’établissements de quelques dizaines de chambres s’est développée. Cette tradition a favorisé l’éclosion d’une restauration réputée, de la petite auberge au restaurant 3 étoiles, par laquelle les Châtellans affirment leur fierté et leur plaisir à faire découvrir l’hospitalité et l’art de vivre des montagnards. Les premiers projets de tourisme à Châtel remontent en réalité à plus d’un siècle.

Châtel, Place de l'Eglise © Jean- François Vuarand

Châtel, Place de l’Eglise © Jean- François Vuarand

Châtel, Piste Dranse - © Jean- François Vuarand

Châtel, Piste Dranse – © Jean- François Vuarand

La source de l’eau noire

Vers la fin du XIXème siècle fut envisagé de faire du village une petite station thermale  grâce à une source sulfureuse « l’eau noire » dite salutaire et miraculeuse pour les maladies de la peau.

 

La source de l’eau rouge

A quelques centaines de mètres « sur plagnons » existait une autre source ferrugineuse, dite « l’eau rouge » aux vertus « fortifiantes et apéritives ». L’hôtel thermal qui fut alors construit existe toujours (les sources aussi…) au lieu-dit Tré-les-Pierres où il abrite aujourd’hui une maison familiale. Cette station figure dans les guides touristiques de l’époque, mais la tentative échoua.

 

Une période d’accalmie

Par la suite, Châtel suivit le sort de nombreux villages des Alpes où quelques hôtels familiaux accueillaient touristes et convalescents en quête de calme et de beauté sans pour autant modifier l’activité essentiellement pastorale des habitants. Ce tourisme embryonnaire prenait vie surtout en été, mais déjà venaient aussi les premiers skieurs de la région s’essayer sur des pentes vierges de toute mécanisation.

 

1947, naissance d’une station de ski

C’est sans doute en pensant à ces sportifs régionaux que germa en 1946 l’idée de construire un téléski. Le téléski de Vonnes vit donc le jour en 1947, inaugurant, avec le développement constant des sports d’hiver, la longue marche vers une station touristique à part entière. C’est pourquoi 1947 a pu être retenu comme une véritable naissance, et 1997 comme un cinquantenaire. C’est aussi à cette période Noël 48 qu’un jurassien Roland Macchi, père de la future championne Françoise venu s’installer à Châtel, créa la première école de ski. Il en fut le directeur une dizaine d’années avant de céder la place à un gars du pays Richard Vuarand. Neuf moniteurs constituaient alors cette E.S.F.

Après ces débuts prometteurs, la station de Châtel s’est rapidement développée…

L’étape suivante viendra peu après, en 1953, sous l’impulsion du curé de la paroisse : l’abbé Milloux. Ce dernier oeuvra en effet en faveur du développement physique et moral du village (il tenait même une pompe à essence et un dépôt de pharmacie). Mais c’est un homme d’affaires parisien, Pierre Béteille, qui, en équipant les pentes du Morclan, du village au sommet, avec un télésiège et téléskis, en construisant à mi-pente un vaste hôtel, et plus tard un autre au village, jeta les bases, sous le nom de Super-Châtel, de ce qui pouvait devenir effectivement une « grande station ». Sous son impulsion, les membres du ski-club de Châtel : François et Edith Bonlieu (future Edith Vuarnet), Gérard Pasquier, Suzanne Thiollière furent ainsi Châtellans et s’entraînèrent sur les pistes de Super-Châtel. Le ski était encore un sport amateur et la constitution de pareille « écurie » était très en avance sur le temps.

A Noël 1967, la télécabine communale du Linga ouvrira les portes de l’immense domaine du fond de la Vallée de l’Essert. Seul le tronçon inférieur était réalisé, mais l’élan était donné. L’année suivante, un deuxième tronçon faisait accéder à la crête. De là, mille mètres de dénivelé ramenaient au pied de la télécabine.

Après ces débuts prometteurs, la station de Châtel s’est rapidement développée pour faire partie aujourd’hui, du plus grand domaine skiable d’Europe : Les Portes du Soleil.

 

Une tradition pastorale

Ce dont Châtel est peut-être le plus fier, c’est que ces Châtellans qui ont su faire et moderniser leur propre station n’ont pas renié leurs origines : il reste de nombreux agriculteurs (40 familles) et plus de huit cents bovins (race d’Abondance) à Châtel, qui produisent le fameux fromage fermier d’abondance devenu A.O.C en 1990 et dont la réputation va grandissante. L’équilibre agriculture-tourisme est l’une des réussites de Châtel, et si ces deux secteurs actifs sont interdépendants, une harmonie naturelle s’est établie au fil des ans.

© Sergio Palumbo - 123 Savoie

© Sergio Palumbo – 123 Savoie

Les fermes encore en activité, sont exploitées par des Châtellans de tous âges fiers d’assurer une partie non négligeable de l’activité économique du village. Tout concourt à l’équilibre harmonieux du tourisme et de la tradition d’élevage, créant l’atmosphère sympathique qui correspond à l’image que l’on se fait d’un village de montagne.

Cette ambiance fait de Châtel une station enviée qui attire de plus en plus de connaisseurs à la recherche de qualité et d’authenticité… Ils deviennent souvent des acteurs principaux d’une promotion naturelle, le nom de Châtel se donnant à juste titre comme l’adresse d’un bon restaurant. Les grands chalets avec leurs fameux balcons sculptés, sont de véritables merveilles. L’authenticité d’une architecture traditionnelle, où vous aurez, dans certains d’entre eux le plaisir de savourer un goûter à la ferme ou assister à la fabrication du célèbre fromage d’Abondance.

Les vaches de la race d’Abondance sont communément nommées « vaches à lunettes« …

Le goûter du montagnard se partage autour d’une grande table familiale placée au beau milieu de la cuisine au décor typiquement savoyard. Avant de servir le petit groupe, les agriculteurs lui font découvrir leur art de vivre à travers des gestes transmis de génération en génération. Puis, ils expliquent la fabrication du célèbre fromage d’Abondance (AOC). Ensuite, la visite de l’étable, tant attendue par les petits et les grands, arrive enfin, où les belles lunettes (les vaches de la race d’Abondance sont communément nommées « vaches à lunettes » en raison des taches brunes qui entourent leurs yeux) passent la saison d’hiver ! Là, chacun pourra contempler de près les belles bêtes, bichonnées par les maîtres de maison, en attendant de retrouver au printemps les alpages qu’elles aiment tellement. C’est seulement après cette visite enrichissante que l’on peut apprécier une bonne tartine au beurre de montagne recouverte d’une épaisse couche de confiture de myrtilles et de laisser faire la lame du traditionnel couteau savoyard, l’Opinel, tailler de bonnes tranches de jambon et saucisson fumés, décrochés spécialement de la cheminée.

Avant de reprendre le chemin du retour et de fouler la neige toute fraîche, il est encore temps de savourer une tasse de café ou un bon verre de lait.


A visiter

Centre d’Interprétation de la Contrebande en Montagne

1277, Route de Vonnes
Aménagé dans l’ancien bureau de douanes de Châtel, ce centre d’interprétation s’intéresse à la contrebande dans les montagnes franco-suisses du Chablais, en découvrant les aventures d’un binôme autrefois indissociable de la frontière : le douanier et le contrebandier. Depuis les importations clandestines de sel du XVIIIème siècle, jusqu’à l’avènement du tourisme à la fin des années 1950, la Vieille Douane vous propose une présentation inédite des montagnes du Chablais, où l’anecdote rejoint toujours la grande histoire.

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