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Filles des oiseaux

Filles des oiseaux

Volume 1 – N’oubliez jamais que le seigneur vous regarde !

 

De Florence Cestac
Aux Editions Dargaud

Filles des oiseaux« Mais pourquoi j’ai demandé à aller en pension ? » se demande Thérèse, 13 ans, fraîchement débarquée dans le dortoir glacé du pensionnat des Oiseaux, un pensionnat où les bondieuseries en tout genre rythment la journée. Dieu merci, Thérèse se fait tout de suite une copine : Marie-Colombe, vilain petit canard d’une famille haut de gamme qui gîte à Neuilly et se vouvoie en anglais. Thérèse, elle, a sa tribu à Beuzeville : des parents qui font dans la vache et le cochon, un père qui cogne quand il a picolé, le baloche à la salle des fêtes. Choc social et culturel. Néanmoins, en vertu de la loi des contraires, une véritable complicité se noue entre les gamines…

Cette pension religieuse au parfum moyenâgeux a existé. Florence Cestac avait demandé à y être inscrite pour fuir la bourgeoisie rouennaise, point d’ancrage de sa famille. Elle y est restée de la sixième à la seconde. Et dans ce récit, beaucoup de choses ont valeur de documentaire. Entre autres merveilles, quand la mère supérieure, avant le cours de couture, dit : « N’oubliez pas que l’aiguille est à la femme ce que la plume est à l’écrivain », c’est certifié authentique, et on mesure la dose de vitalité qu’il faut pour survivre à ça quand on est une fille. Pour le reste, Filles des Oiseaux est une construction arachnéenne de souvenirs entremêlés, réels ou à peine exagérés, saupoudrés d’imaginaire. Toutes les détresses de l’adolescence sont là, mais enrobées d’une joyeuse légèreté, car l’auteure a cette politesse qui consiste à ne jamais déprimer le lecteur, à faire du rigolo avec du pénible. Quant au dessin, aussi vif que touchant, teinté tout le long d’une couleur sanguine-bistre accordée à la sinistrose ambiante, il éclate à la fin sur la promesse de Mai-68 : « Nous allions tous ensemble changer ce pays tout gris ! » À suivre…

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L’Auteure

Après une scolarité modeste (pas de diplômes trop voyants), Florence Cestac intègre, en 1965, les Beaux-Arts de Rouen et, en 1968, les Arts décoratifs de Paris. Elle a toujours dessiné, avec une fourchette dans sa purée au début, puis pour Salut les copains, Lui et 20 ans. Elle rencontre Étienne Robial et ouvre avec lui, en 1972, la première librairie parisienne de bandes dessinées, Futuropolis, et fonde, en 1975, les éditions du même nom. C’est à cette époque, entre deux préoccupations éditoriales, qu’elle devient auteure en créant le personnage de Harry Mickson. Après quoi, elle n’arrête plus jamais. Parallèlement à ses nombreuses productions en solo, elle concocte des albums avec d’excellents auteurs, comme René Pétillon, Tonino Benacquista, Jean Teulé ou Daniel Pennac. Elle est la seule femme à avoir été récompensée du Grand Prix d’Angoulême, en 2000.

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