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Rois et mécènes à Chambéry

Aperçu de l’expo

Aperçu de l’exposition Rois et Mécènes

Photos : © Sergio Palumbo – 123 Savoie

Foisonnante d’innovations artistiques favorisées par l’affirmation du nouveau royaume de Sardaigne, la première moitié du XVIIIe siècle voit l’apogée de la Maison de Savoie. Devenu roi en 1713, Victor-Amédée II impulse à Turin les grands chantiers des résidences royales conduits par l’architecte Filippo Juvarra, qui seront poursuivis après 1730 par son fils Charles-Emmanuel III. C’est à travers l’architecture, la peinture, la sculpture, les arts décoratifs et scénographiques que s’incarne l’expression d’un pouvoir monarchique en quête d’affirmation.

Expo Rois et Mécènes au Musée des Beaux-arts à Chambéry 2 - © Sergio Palumbo - 123 Savoie

En provenance des collections du Palazzo Madama de Turin et des musées de Chambéry, les œuvres présentées dans l’exposition sont de la main des meilleurs artistes européens appelés à la cour de Savoie. S’ils magnifient les ambitions des jeunes souverains placés au cœur du complexe échiquier européen, ces artistes répondent également au goût de leurs commanditaires pour un rococo international sur les bases duquel ils ont su créer un art piémontais de première importance dans l’histoire des arts.

Maria Giovanna Clementi dite La Clementina, Charles-Emmanuel III de Savoie, 1730

Maria Giovanna Clementi dite La Clementina, Charles-Emmanuel III de Savoie, 1730

Commanditaires

Rois de Sicile en 1713 puis rois de Sardaigne en 1720, les ducs de Savoie et souverains piémontais poursuivent tour à tour une politique de mécénat artistique, transformant au XVIIIème siècle la cour et la ville de Turin en un grand centre actif de création stylistique et culturelle.

Victor-Amédée II (1713-1730) puis Charles-Emmanuel III (1730-1773) et Victor-Amédée III (1773-1796), de père en fils, témoignent durant leurs règnes d’une ambition de faire de la capitale un nouveau lieu d’influences en Europe et de parer la ville d’un plan urbain digne des plus grandes monarchies.

Les peintres de cour représentent ici les figures royales et leurs descendants en vue de décorer les palais et les résidences mais également pour diffuser une image officielle dans un cadre d’échanges diplomatiques ou de futures alliances.

 

Giovanni Paolo Panini, Vue du château de Rivoli depuis l’Est, 1723-1725

Giovanni Paolo Panini, Vue du château de Rivoli depuis l’Est, 1723-1725

Juvarra

Architecte et ornemaniste originaire de Sicile, Filippo Juvarra (Messine, 1678 – Madrid, 1736) se forme à Rome auprès de Carlo Fontana. Il entre au service de Victor-Amédée II en 1714, en qualité de Premier architecte du roi. Juvarra dirige et coordonne jusqu’à sa mort les artistes mobilisés dans la rénovation et l’édification des demeures attachées à la cour de Savoie pour lesquels il conçoit l’architecture et les programmes décoratifs.

La basilique de Superga, le pavillon de chasse de la Venaria Reale, le Château de Rivoli, l’escalier monumental du Palazzo Madama caractérisent une oeuvre empreinte de l’architecture romaine du XVIIème siècle. C’est avec Stupinigi, projeté en 1729 et achevé par Benedetto Alfieri, que Juvarra investit le tout rococo, marque d’un style épanoui et vivifiant dans le pavillon de chasse qui deviendra la résidence préférée des Savoie.

Ignazio Nepote, Alexandre rend hommage à Roxane, 1737

Ignazio Nepote, Alexandre rend hommage à Roxane, 1737

Manufactures royales

En 1737, Charles-Emmanuel III fonde la Manufacture royale de tapisseries et favorise la manufacture artisanale de porcelaine Rossetti, fondée en 1726, dont le style sera imité dans les années 1760 par Giovanni Antonio Ardizzone. De la part de la monarchie régnante, la volonté d’asseoir une production locale révèle l’intention de s’identifier à un savoir-faire prestigieux et de répondre à un goût pour les motifs rocaille et les chinoiseries.

Peintre du roi, directeur de l’école de dessin et de la manufacture de tapisseries, Claudio Francesco Beaumont élabore les cartons des épisodes de l’Histoire d’Alexandre, de César, d’Hannibal, de Cyrus et de Pyrrhus, destinés à l’atelier de basse lisse de Vittorio Demignot et de haute lisse d’Antonio Dini. Il s’adjoint l’aide de ses élèves comme Ignazio Nepote et Vittorio Amedeo Rapous pour réaliser des tapisseries monumentales ayant pour sujet les hommes illustres de l’histoire antique, un genre qui valorise les vertus royales et dont le XVIIème siècle avait connu l’apogée.

Autour de l’expo

Nuit européenne des musées
Le samedi 16 mai 2015, de 19h à minuit – Entrée libre
Carceri d’invenzione, 12’, édition Factum Arte, 2010
Projection en boucle durant la soirée.
Au rez-de-chausée du musée des Beaux-Arts, projection de l’œuvre numérique de Grégoire Dupond, d’après l’œuvre de Giovanni-Battista Piranesi, sonorisée avec la Suite n°2 pour violoncelle de Johann Sebastian Bach interprétée par Pablo Casals. Oeuvre produite pour la Fondation Giorgio Cini de Venise, à l’occasion de l’exposition « Le arti » di Piranesi.

« Architetto, incisore, antiquario, vedutista, designer » (28 août 2010 – 9 janvier 2011)
Entrer dans l’environnement virtuel de Grégoire Dupond et dans les Carceri d’invenzione de Giovanni-Battista Piranesi, c’est pénétrer ce que Marguerite Yourcenar a appelé le « cerveau noir de Piranèse ». Dans cette œuvre numérique, chacune des 16 gravures de la série est transposée dans un espace réel. Ces œuvres sont décrites par Victor Hugo comme « l’effrayant rêve de Babel de Piranèse ». Réputées pour avoir été réalisées après un accès de fièvre en 1749, elles continuent d’exercer un pouvoir d’attraction sur l’imagination collective. Carceri d’Invenzione sont les seuls caprices du Vénitien à mêler les plus sombres visions à la démesure baroque.

Journée d’études
Le jeudi 25 juin 2015, de 14h30 à 18h – Payant
Musée des Beaux-Arts, salle Garriod
« Art, vie de cour et politique aux XVIIème et XVIIIème siècles (France, Savoie, Piémont)  »
Modérateur : Caroline Bongard, directeur des musées de Chambéry
Intervenants : Enrica Pagella, directeur du Palazzo Madama, historien d’art, Emilie-Anne Pépy, Maître de conférence en histoire moderne, Université de Savoie Mont Blanc, Frédéric Meyer, Professeur d’histoire moderne, Université de Lorraine et Damien Chantrenne, Conservateur du patrimoine, historien d’art

Fête de la musique
Samedi 20 et dimanche 21 juin 2015
Pendant les heures d’ouverture du musée
Diffusion dans la salle d’exposition du 1er étage d’une playlist de morceaux de musique aimés de Jean-Jacques Rousseau

Concert de musique du XVIIIème siècle
Teleman, Haendel, Loeillet, Bach
Samedi 22 août 2015 à 18h30
Ensemble Gastoldi
Soprano, flûte à bec, viole de gambe, clavecin
Renseignement et réservation auprès de la Société des Concerts de Chambéry : 06.81.19.36.36

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